jeudi 25 avril 2024
J5 : Lac Achard - Puy de l'Oulles
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La premiere partie du raid s'achève ce matin. Je me suis imprégné de lieux retirés, d'espaces sauvages. Belledonne a bien voulu partager un peu de ses richesses que je garderai le plus longtemps possible en moi.
La nuit a été rude. Le duvet est trop léger pour les
températures négatives. J'en sors tout habillé tandis que le givre
recouvre l'extérieur et l'intérieur de l'abri, étendant même
sa patte blanche jusqu'au Pré de l'Arselle.
En face le massif du Taillefer semble à portée de main mais un gouffre béant m'en sépare. Le Sentier de La Salignière y bascule brusquement et
s'abîme 1100m plus bas sur Rioupéroux.
Le contraste est violent car ce village n'est en fait qu'une chaussée où le vacarme des voitures écrase tout !!
Mon salut passe par le hameau des Clots avec le Chemin de la Barrière. Il y règne une
profonde quiétude au coeur de la forêt.
Après les cuisses, c'est au tour des mollets
de chauffer. La rampe est raide, l'effort sérieux, long et soutenu.
A 15h mes forces sont épuisées et je cale dans un pierrier
peu avant la Cabane de Queue de Chien.
Prendre le temps de bien macher les deux rondelles de saucisson, savourer le Comté en le laissant fondre dans la bouche, s'attarder sur chaque pruneau : 'la pause de midi' se transforme lentement en rituel gourmand...
Ce repas frugal est efficace. J'enjambe les Chalets de la Barrière, et survole les méandres qui aboutissent sur un beau plateau bordé par le Taillefer.
Au Pas de l'Envious deux randonneuses m'offrent
du thé, de bonnes prunes de leur jardin et de la compote de pomme.
Le geste est spontané, souriant, merci pour cette belle générosité...
Elles viennent de Voiron et profitent cet après midi du temps exceptionnel. Nous échangeons nos expériences tout en contemplant le paysage, les pluies précédentes ont rincé le ciel, c'est grandiose.
Notre conversation roule sur le chargeur solaire fixé sur mon
sac. Je leur recommande le site incontournable d'Olivier
sur la randonnée légère où des idées nouvelles s'échangent dans le meilleur esprit.
Nous causons tandis que le soleil décline. Une brise légère et fraîche se lève. C'est le signal de la séparation et chacun repart de son coté.
Au Col de la Buffe j'observe un vieux berger
et son chien. En avant du troupeau ils vont s'asseoir et admirer la
Montagne.
La pénombre et le silence ont gagné le versant, l'harmonie est totale. Nous échangeons un signe de reconnaissance, le bonheur est parfois si simple...
Il est tard, la longue journée se termine au Puy d'Oulles. Des âmes
laborieuses ont entrepris la restauration du hameau envahi par
la forêt, outragé par le temps ; ce sera long...
Une épaule en dessous des ruines offre un emplacement idéal de bivouac. Cerise sur
le gateau, il n'y aura ni rosée, ni condensation !
la pensée du jour : +1600m / -2100m , environ 9 à 10h de marche